Le Moyen Âge couvre une longue période de mille ans, allant de la chute de l'empire romain en 476 à la fin de la guerre de 100 ans en 1453.
Jusqu'au Xe siècle, peu de textes font état de repas détaillés. A partir du début du XIVe, l'apparition de réceptaires (compilation de recettes) rédigés en français nous permet de mieux appréhender l'alimentation aristocratique. L'alimentation paysanne, largement majoritaire, reste moins connue.
Ecrits de cuisine/recettes en Français durant cette période :
-vers 1306 : Les enseignements qui enseignent à appareiller toutes manières de viandes
-vers 1325 : Manuscrit de Sion
-vers 1375 : Le viandier
-vers 1392 : Le ménagier de Paris
-vers 1420 : Du fait de cuisine
-vers 1430 : Le vivendier
-vers 1460 : Le recueil (de Riom)
Les céréales, consommées sous toutes les formes et niotamment en bouillies, demeurent souvent la base de l'alimentation.
Le seigle est une céréale largement cultivée au Moyen Âge pour la consommation panaire. Moins noble que le blé, plus grossier, lourd et noir, il est destiné à la majorité de la population. Mais sa conservation délicate en fait un aliment qui peut s'avérer dangereux car il développe, en milieu humide, un champignon toxique, l'ergot de seigle. Appelé mal des ardents, il est décrit pour la première fois en Allemagne au début du IXe siècle. L'Ordre de saint Antoine en Viennois, fondé à la fin du XIe vient en aide aux malades victimes d'hallucinations et de nécroses des membres.
La Bible influence largement l'alimentation des religieux (séculiers et réguliers), et par effet d'influence, le reste de la population. En effet, la vie est rythmée par l'alternance de jeûnes et de jours gras (charnage). C'est aussi le régime monastique qui préserve le mieux la santé.
Le rapport entre médecine et cuisine est étroit. Les précepts de la théorie des humeurs, mis en avant par les grecs plusieurs siècles auparavant, sont encore largement mis à profit.
C'est à partir du début du Moyen Âge que l'on mange assis, sur un tabouret ou un banc.
L'âtre est l'élément indispensable de la pièce principale. Il permet le chauffage et la cuisson des aliments.
Grâce au développement des circuits de commercialisation, des foires et marchés, de nouveaux produits apparaissent ou deviennent plus accessibles.
Côté boissons, la distillation, invention arabe, fait son apparition au XIIe siècle. L'hypocras, mélange de vin, d'arômes (épices, plantes...) et parfois de sucre ou de miel, est largement répandu et permet aux vins de piètre qualité ou âgés de trouver une seconde vie. Quant au verjus, condiment issu du pressage de raisins non mûrs (verts), il est abondamment utilisé en cuisine et en accompagnement de plats.
Le terme de dessert ne comprend pas les mêmes mets qu'aujourd'hui. Le sucre, considéré comme un remède, n'a que peu de place en fin de repas. Le fromage, les fruits, les confitures et certaines pâtes miellées sont présentées en issue. Parmi celles-ci, les oublies, dont l'origine est attestée chez les Grecs et Romains.
Livres de référence :
-Gautier A., Alimentations médiévales, Ellipses, 2009, 176p.
-Laurioux B., Manger au Moyen Age, Hachette Pluriel, 2007, 300p.
-Bourin J., Cuisine médiévale, Flammarion, 2012
Document : Anthime, un médecin gourmet du début des temps mérovingiens.
La broderie de bayeux, longue de 70 mètres, reproduit une scène entière d'un repas en trois actes, dont la bénédiction (photo ci-contre) du "manger et du boire" par Odon de Bayeux, demi frère de Guillaume le Conquérant, assis au milieu. Cette scène est l'une des premières représentant avec fidélité ce qu'était un repas de haute noblesse.
La cuisine au Moyen Âge
Eléments de réponse dans le dossier de presse issu du musée de la Tour Jean sans Peur.
La BNF propose une belle et complète exposition permanente sur l'alimentation au Moyen Age.
Règle de saint Benoît de Nursie - extraits
Le vin au Moyen Âge
Tour d'horizon de l'exposition qui s'est tenue au musée de la Tour Jean sans Peur. Histoire pour tous.
Les dépenses du roi Saint-Louis en 1256
Plan de l'abbaye de Saint Gall et des jardins - IXe siècle
Capitullaire "De Villis vel curtis imperialibus" édicté par Charlemagne - chapitre 70 - IXe siècle.